[Hall] Let's start new beginning. #ft. Vladimir

let's start a new beginning ft. Vladimir Komarov

Appartement de Kayline, autour de Seika Il y avait une ombre. Noire, menaçante. Elle flottait au-dessus de moi, mais même en tendant le bras, il m’était impossible de l’atteindre. Tout autour de moi était sombre. Je distinguais vaguement la forme d’une pièce, avec des meubles, mais tout cela était à peine perceptible. Soudain, un mouvement. L’ombre avait disparue, et s’était transformée en homme. Grand, plutôt âgé, on pouvait distinguer quelques cheveux gris. Les cheveux peignés, impeccables, mais surtout un détail qui me sautait aux yeux. Ce rictus malsain au coin des lèvres de l’homme, trop bien connu, déjà trop souvent craint. Mon père. Que me voulait-il ? Que faisait-il ici ? J’en avais déjà bien trop fait pour m’éloigner de lui, pour ne plus jamais le revoir ; et voilà qu’il était ici ? M’avait-il suivie ? Et surtout, qu’allait-il encore me faire ? Une lumière, forte. Puis un son, qui retentissait comme une alarme. Où suis-je ? Que m’arrive-t-il ? Silence de mort dans la pièce. Seuls les rayons du soleil se faufilent par les trous du volet encore fermé. La fenêtre est entrouverte, un courant d’air parcourt cette chambre à l’apparence vide. Un corps, couché sur le lit, entortillé dans les draps, est immobile, figé. Comme un corps sans vie. Rien ne bouge, la pièce baigne dans une atmosphère étrangère, inconnue, effrayante et… « Bonjour, il est 8h20. Le soleil brille, les oiseaux chantent, mais il y aura quelques averses dans l’après-midi. Sortez couverts ! Je parle de vos parapluies, évidemme- . - Ta gueule ! » Violent, un peu. Mais qui a envie de se faire réveiller par une voix un peu trop aigüe de bonne femme coincée s’obligeant à prendre une tonalité faussement agréable ? Pas moi, en tout cas. Surtout pas après avoir fait un cauchemar. De quoi était-il question déjà ? Il faisait sombre. Trop sombre pour que je m’en souvienne. Tant mieux, je suppose. Mieux vaut ne pas ressasser le passé. Il était donc 8h20 du matin, et ainsi débutait le premier jour de ma nouvelle vie. Tout en observant le plafond de mon nouvel appartement, je laissais échapper un long soupir. Pour la première fois de ma vie, je n’avais aucun plan, rien de prévu, pas de règles, pas d’obligations, et absolument aucune idée de comment ma journée allait se dérouler. J’étais libre, et j’allais profiter de ma liberté. Sauf que. Qu’est-ce que j’allais faire, maintenant ? Je jetais un œil vers mon sac ; un papier coloré dépassait de l’ouverture. Ah, oui. L’école. C’était important, il fallait que j’aille m’inscrire. J’avais déjà payé, il ne me restait qu’à aller remplir de la paperasse. Eh bien, j’allais commencer par cela. J’enfilais vite fait un jean noir slim et une chemise à rayures souple : tenue correcte mais pas coincée. Des baskets feront l’affaire. Un petit peu de maquillage, pour paraître un minimum présentable, ainsi qu'un coup de brosse dans ma chevelure brune indomptable. Un coup d'oeil dans le miroir ; mouais, ça ira. Je pris mon sac, mes clés, et m’enfonçai dans le couloir sombre de mon immeuble, direction l’école Seika. ......... Devant le bâtiment principal de Seika L’immense établissement s’étendait à présent devant moi. C’était joli, accueillant, et j’étais soulagée. Un groupe de jeunes me croisa en riant ; j’ai supposé que le garçon avait dit une blague à une fille, et ils riaient maintenant en cœur. Cette ambiance, la chaleur du soleil sur ma peau, le chant des oiseaux et cette extraordinaire impression de pouvoir respirer à nouveau me redonnèrent vie. Et je restais là, hébétée, plantée devant l’entrée du bâtiment, sans réelle expression sur mon visage, les bras ballants et le visage tourné vers le ciel. Il me fallait juste un temps d’adaptation, pour réaliser où j’étais, ce que je faisais, pourquoi je le faisais. Après quelques minutes, je décidais d’attraper le document sur l’école à la recherche d’un plan pour savoir où me diriger. Manque de bol : il n’y avait pas de plan. Bien. Au final, ma journée allait peut-être se passer ainsi : moi, cherchant pendant des heures le secrétariat, incapable de lire les panneaux parce qu’ils sont en japonais et que Ô malheur je ne sais pas lire un mot de japonais (rappelez-moi pourquoi j’ai choisi le Japon comme destination ?). Je pris mon courage à deux mains, entrais dans le hall du bâtiment principal et décida d’interroger un autre groupe de jeunes qui s’approchait. Après quelques phrases en anglais et leurs têtes qui se déformaient de plus en plus, c’était peine perdue. Quoi, ils n’apprennent pas l’anglais ici ? Cela s’annonçait plus compliqué que prévu. Le groupe de jeunes s’éloignant, je laissais échapper un long soupir. Qu’est-ce que je fais ici ?